Edité par Le Livre de Poche collection Classiques,1995, 383 pages
Introduction et notes de Jacques Martineau
Quatrième de couverture :
Un jeune aristocrate désargenté et désespéré, Raphaël de Valentin, reçoit d'un vieil antiquaire une peau d'onagre miraculeuse et maléfique : elle satisfait tous ses désirs, mais sa superficie, liée par un charme mystérieux à la durée de vie de son possesseur, rétrécit à chaque souhait exaucé. Raphaël, qui rêvait de conquérir le monde, découvre ainsi, au prix de sa propre existence que "Vouloir nous brûle et Pouvoir nous détruit".[...]
Dans le décor réaliste des années 1830, La Peau de chagrin plonge le lecteur dans un univers fantastique qui illustre l'une des théories philosophiques fondamentales de l'oeuvre balzacienne : l'énergie vitale.
La peau de chagrin d'Honoré de Balzac a été publié pour la première fois sous forme de roman en 1831 par Gosselin et Canel, mais il avait déjà été pré-publié dans les journaux de l'époque sous différents titres : Une débauche ou Le suicide d'un poète.
Sans m'en rappeler dans les détails, j'ai de bons souvenirs des romans de Balzac que j'ai lus : Le Père Goriot, Eugénie Grandet et Le lys dans la vallée.
C'est pourquoi j'ai été surprise d'avoir du mal à entrer dans l'histoire de La peau de chagrin.
Je pense que l'une des raisons majeures est que j'attendais un roman fantastique au sens propre alors que finalement, je trouve que c'est plutôt un roman philosophique incluant des passages - ou des éléments - fantastiques. Le fantastique est loin d'être omniprésent, comme dans les œuvres de ce type de Maupassant, par exemple, qui distille alors un malaise croissant à chaque page.
Ici, même si le jeune homme est mis en garde dès qu'il entre en possession de la peau de chagrin, le premier souhait qu'il formule pour lui-même est tout à fait matérialiste, si bien que le lecteur reste dans un contexte tout à fait terre à terre.
S'ensuit une longue narration d'une soirée qui est la concrétisation du vœu, puis, alors que j'attendais avec impatience d'en voir les effets sur la fameuse peau , l'auteur nous entraîne dans un flash-back des amours et de la vie de Raphaël. La véritable vue et prise de conscience de conscience du maléfice n'intervient qu'une centaine de pages plus loin.
Et même alors, il n'y a pas tant de rebondissements que cela à mon goût, je pense que le côté inéluctable qu'on pressent m'a empêchée de rentrer au cœur de l'histoire.
Par ailleurs, le thème de l'argent est omniprésent - un peu trop à mon goût - et le personnage de Raphaël, qui reconnaît ne pouvoir s'éprendre que d'une femme riche et n'être sensible à ses qualités que dès lors qu'elles se reflètent dans l'or, si je puis dire, ne m'a pas été très sympathique, même si son destin m'a émue. J'ai vraiment eu l'impression d'une personne se trouvant sans cesse au mauvais endroit au mauvais moment, et faisant sans cesse de mauvais choix (ou quand il en fait de bons, cela lui est fatal).
Pour faire preuve d'un minimum d'objectivité, j'ai dû faire le deuil de mes attentes, et je reconnais que La peau de chagrin est un roman très riche, avec beaucoup de références qui m'ont permis de me représenter de manière réaliste le Paris de 1830, tant au niveau du décor que des courants de pensées.
La lecture n'en a pas été des plus faciles, en raisons de tous ces détails justement qui se référaient à un contexte que je connais mal, mais les notes de Jacques Martineau, qui a aussi rédigé l'introduction, m'ont bien aidée et je salue son travail minutieux, grâce auquel j'ai appris quantité de choses, d'un point de vue historique, philosophique et littéraire. Il fait également le lien entre La peau de chagrin et d'autres romans de La comédie humaine : personnages récurrents, situations similaires, etc... et pour moi qui ai somme toute peu lu Balzac (3 livres, ce n'est rien en regard de tout ce qu'il a écrit), ces précisions ont été fort bien venues.
Les notes sont parfois très denses, le besoin de m'y référer a fatalement ralenti ma lecture et m'a fait ressortir de l'histoire à chaque fois, c'est donc évidemment un ressenti qui m'est propre.
Par contre j'ai un reproche de taille à faire à leur auteur : dans ces notes, il nous dévoile sans fard et à plusieurs reprises la suite de l'histoire, et là, vraiment, cela gâche le plaisir !
Je ne vois pas comment utiliser ces notes autrement qu'au fur et à mesure de la lecture, de ce fait je dirais que cette édition s'adresse alors peut être davantage à un public qui a déjà lu ce roman (mais je demeure perplexe car il y a-t-il tant de candidats à la relecture que cela ?)
J'ai lu l'introduction après, et cette édition comprend également la préface de 1831, ainsi que des illustrations en rapport avec le contexte du roman, c'est donc une édition très complète.
D'autre part, la présentation en trois parties choisie par cet éditeur, sans subdivisions en chapitres, m'a semblée un peu lourde, j'ai envie de reprendre à nouveau l'adjectif "dense", j'aurais préféré justement des chapitres permettant de reprendre son souffle, comme ce devait être le cas dans la première édition. Parce que 300 pages telles que ci-dessous, dans un style qui demande une certaine concentration, je trouve que c'est un peu "bourratif".
Balzac a manifestement mis beaucoup de lui dans ce roman. Il illustre parfaitement sa théorie selon laquelle "Vouloir nous brûle et Pouvoir nous détruit", autrement dit que la satisfaction de ses désirs consume l'énergie vitale de l'homme - tout comme le montre également ce qui arrive à l'antiquaire - mais je trouve que cette théorie est ici poussée à l'extrême et jette un regard pessimiste sur l'existence.
Un roman très riche, comme je l'ai déjà dit, et si la lecture m'en a été assez difficile - surtout la première partie - je suis contente de l'avoir menée à terme et surtout j'apprécie énormément tout ce que j'y ai appris.
Je ne me sens pas de taille à lire toute La comédie humaine, mais je suis bien consciente qu'à travers cette oeuvre Balzac nous a laissé un formidable témoignage sur son époque et j'aimerais beaucoup lire un jour Splendeurs et misères des courtisanes.
Surtout n'hésitez pas à me laisser votre ressenti La peau de chagrin, ou sur d'autres romans de Balzac, et à me donner des conseils de lecture.
La peau de chagrin d'Honoré de Balzac a été publié pour la première fois sous forme de roman en 1831 par Gosselin et Canel, mais il avait déjà été pré-publié dans les journaux de l'époque sous différents titres : Une débauche ou Le suicide d'un poète.
Sans m'en rappeler dans les détails, j'ai de bons souvenirs des romans de Balzac que j'ai lus : Le Père Goriot, Eugénie Grandet et Le lys dans la vallée.
C'est pourquoi j'ai été surprise d'avoir du mal à entrer dans l'histoire de La peau de chagrin.
Je pense que l'une des raisons majeures est que j'attendais un roman fantastique au sens propre alors que finalement, je trouve que c'est plutôt un roman philosophique incluant des passages - ou des éléments - fantastiques. Le fantastique est loin d'être omniprésent, comme dans les œuvres de ce type de Maupassant, par exemple, qui distille alors un malaise croissant à chaque page.
Ici, même si le jeune homme est mis en garde dès qu'il entre en possession de la peau de chagrin, le premier souhait qu'il formule pour lui-même est tout à fait matérialiste, si bien que le lecteur reste dans un contexte tout à fait terre à terre.
S'ensuit une longue narration d'une soirée qui est la concrétisation du vœu, puis, alors que j'attendais avec impatience d'en voir les effets sur la fameuse peau , l'auteur nous entraîne dans un flash-back des amours et de la vie de Raphaël. La véritable vue et prise de conscience de conscience du maléfice n'intervient qu'une centaine de pages plus loin.
Et même alors, il n'y a pas tant de rebondissements que cela à mon goût, je pense que le côté inéluctable qu'on pressent m'a empêchée de rentrer au cœur de l'histoire.
Par ailleurs, le thème de l'argent est omniprésent - un peu trop à mon goût - et le personnage de Raphaël, qui reconnaît ne pouvoir s'éprendre que d'une femme riche et n'être sensible à ses qualités que dès lors qu'elles se reflètent dans l'or, si je puis dire, ne m'a pas été très sympathique, même si son destin m'a émue. J'ai vraiment eu l'impression d'une personne se trouvant sans cesse au mauvais endroit au mauvais moment, et faisant sans cesse de mauvais choix (ou quand il en fait de bons, cela lui est fatal).
Pour faire preuve d'un minimum d'objectivité, j'ai dû faire le deuil de mes attentes, et je reconnais que La peau de chagrin est un roman très riche, avec beaucoup de références qui m'ont permis de me représenter de manière réaliste le Paris de 1830, tant au niveau du décor que des courants de pensées.
La lecture n'en a pas été des plus faciles, en raisons de tous ces détails justement qui se référaient à un contexte que je connais mal, mais les notes de Jacques Martineau, qui a aussi rédigé l'introduction, m'ont bien aidée et je salue son travail minutieux, grâce auquel j'ai appris quantité de choses, d'un point de vue historique, philosophique et littéraire. Il fait également le lien entre La peau de chagrin et d'autres romans de La comédie humaine : personnages récurrents, situations similaires, etc... et pour moi qui ai somme toute peu lu Balzac (3 livres, ce n'est rien en regard de tout ce qu'il a écrit), ces précisions ont été fort bien venues.
Les notes sont parfois très denses, le besoin de m'y référer a fatalement ralenti ma lecture et m'a fait ressortir de l'histoire à chaque fois, c'est donc évidemment un ressenti qui m'est propre.
Par contre j'ai un reproche de taille à faire à leur auteur : dans ces notes, il nous dévoile sans fard et à plusieurs reprises la suite de l'histoire, et là, vraiment, cela gâche le plaisir !
Je ne vois pas comment utiliser ces notes autrement qu'au fur et à mesure de la lecture, de ce fait je dirais que cette édition s'adresse alors peut être davantage à un public qui a déjà lu ce roman (mais je demeure perplexe car il y a-t-il tant de candidats à la relecture que cela ?)
J'ai lu l'introduction après, et cette édition comprend également la préface de 1831, ainsi que des illustrations en rapport avec le contexte du roman, c'est donc une édition très complète.
D'autre part, la présentation en trois parties choisie par cet éditeur, sans subdivisions en chapitres, m'a semblée un peu lourde, j'ai envie de reprendre à nouveau l'adjectif "dense", j'aurais préféré justement des chapitres permettant de reprendre son souffle, comme ce devait être le cas dans la première édition. Parce que 300 pages telles que ci-dessous, dans un style qui demande une certaine concentration, je trouve que c'est un peu "bourratif".
Balzac a manifestement mis beaucoup de lui dans ce roman. Il illustre parfaitement sa théorie selon laquelle "Vouloir nous brûle et Pouvoir nous détruit", autrement dit que la satisfaction de ses désirs consume l'énergie vitale de l'homme - tout comme le montre également ce qui arrive à l'antiquaire - mais je trouve que cette théorie est ici poussée à l'extrême et jette un regard pessimiste sur l'existence.
Un roman très riche, comme je l'ai déjà dit, et si la lecture m'en a été assez difficile - surtout la première partie - je suis contente de l'avoir menée à terme et surtout j'apprécie énormément tout ce que j'y ai appris.
Je ne me sens pas de taille à lire toute La comédie humaine, mais je suis bien consciente qu'à travers cette oeuvre Balzac nous a laissé un formidable témoignage sur son époque et j'aimerais beaucoup lire un jour Splendeurs et misères des courtisanes.
Surtout n'hésitez pas à me laisser votre ressenti La peau de chagrin, ou sur d'autres romans de Balzac, et à me donner des conseils de lecture.
Challenge Petit Bac 2014 catégorie matière (Peau)
Challenge XIXème siècle (2ème édition) chez Fanny