mercredi 26 mars 2014

La Marque de Windfield - Ken Follett

Titre original : A dangerous fortune (1993)
Traduit de l'anglais par Jean Rosenthal
Editions Robert Laffont S.A., 2002 pour la traduction française, 626 pages

Quatrième de couverture :
L'auteur de l'inoubliable fresque des Piliers de la Terre nous emmène ici au cœur de l'Angleterre victorienne. 
En 1866, plusieurs élèves du collège de Winfield sont témoins d'une catastrophe au cours de laquelle l'un des leurs trouve la mort.
Mais cette noyade est-elle vraiment accidentelle ?
Ce drame va marquer à jamais les destins d'Edward, riche héritier d'une grande banque, de Hugh son cousin pauvre et réprouvé, et de Micky Miranda, fils d'un milliardaire sud-américain.
Autour d'eux, des dizaines d'autres figures évoluent, dans cette société de pouvoir et d'argent, de débauche et de famille se mêlent inextricablement derrière une façade de respectabilité.

Il s'agit d'une lecture commune avec Hilde et Choupynette dans le cadre du challenge British Mysteries.


Ken Follett nous fait suivre ici le destin d'une famille de banquiers londoniens, les Pilaster, de 1866 à 1892. La Marque de Windfield tient à la fois de la saga familiale et du roman policier historique, mais pas tout à fait cependant, car, mis à part la zone d'ombres qui entoure l'accident du début, chaque fois qu'un crime est commis, le lecteur en est témoin  et en connaît donc l'auteur.

J'ai trouvé que cette histoire présentait deux points faibles :

- Le caractère des personnages manque de nuances et leur évolution, quand évolution il y a, est sans véritable surprise. Ils suivent simplement leur inclination.

Ainsi la mère d'Edward, Augusta, figure forte de ce roman, est dévorée d' une ambition sans mesures et prête à toutes les manipulations pour l'assouvir. Je trouve qu'il y aurait pourtant eu matière à exploiter des failles potentielles - elle a connu une rupture dans sa jeunesse, elle est coincée dans un mariage sans amour avec un mari rasoir et sans séduction - ou d'en faire une femme douée pour la finance. Car là où est juste manipulatrice (une excellente manipulatrice, il est vrai), elle aurait pu être brillante. Du coup je trouve son personnage intellectuellement étriqué. Le fait qu'elle aie un pouvoir notable sur le destin de la banque sans rien y connaître, même si les femmes étaient tenues à l'écart des affaires à cette époque, m'a un peu agacée (mon côté "féministe" l'a mal vécu... sourire)

Le père de Micky, Papa Miranda, lui,  c'est la brute épaisse dans toute sa splendeur, une sorte de caricature en fait.

Edward est paresseux et complètement sous l'emprise de Micky Miranda. En compagnie de ce dernier, il traîne sa flemme dans les maisons closes et autres lieux louches de la capitale. C'est un faible, mais il n'est pas cruel. 
C'est Micky, finalement, qui mettra le plus de temps à dévoiler totalement sa véritable personnalité, bien qu'il n'y ait guère de surprise car on pressent les choses dès le début.

Hugh s'avère un génie de la finance, doublé d'un homme intègre.

Il y a des personnages intéressants car avant gardistes parmi les femmes, comme Maisie et Rachel mais elles sont un peu occultées par Augusta, Hugh et Micky qui occupent le devant de la scène.

- Du fait du caractère sans nuance des personnages, la trame du roman  devient un peu répétitive : les événements changent et se renouvellent mais au fond, ce sont toujours les mêmes qui tirent les ficelles au détriment des autres... jusqu'à ce que...
Le véritable suspense consiste à savoir jusqu'où les uns et les autres vont aller

Mais Ken Follett a indubitablement le sens de l'intrigue et de la narration. Il est doué  pour entrecroiser les fils des destins des uns et des autres et ménager des rebondissements aux bons moments, si bien que, malgré ces réserves,  j'étais impatiente de connaître la suite.
J'ai retrouvé avec plaisir cette deuxième moitié du XIX ème siècle que j'affectionne et qui voit un monde en pleine mutation. La révolution industrielle qui s'est mise en marche fin XVIII ème  /début XIX ème est étroitement liée à l'essor des banques... prospérité ou crises financières dépendent du succès de certains projets dans lesquels les banques ont investi.
Le milieu de la banque,  ces luttes de pouvoir où l'on voit qu'un banquier prospère a plus de pouvoir qu'un chef d'état, m'ont intéressée et  cette histoire m'a, dans l'ensemble, captivée.

L'avis de Lou qui a également lu ce livre.

Cette lecture entre dans le cadre des challenge British Mysteries chez Lou,  I love London chez Maggie et Titine et Challenge XIXème siècle chez Fanny.




13 commentaires:

  1. Celui là me tente pas mal, le coté historique mêlé au policier, ça me parle :)

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  2. Merci pour cette participation ! J'ai failli me l'acheter mais j'ai choisi code rébecca du même auteur ! Je pense que je vais quand même jeter mon dévolu sur ce livre...

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  3. Je suis évidemment très tentée par ce livre et son contexte historique, je le note, je le note !

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  4. Je connais de nom cet auteur mais je n'y ai jamais mis le nez dedans, peut-être qu'il faudra que j'emprunte un de ses ouvrages en bibliothèque :)

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  5. Au départ, j'ai eu du mal à m'approprier l'histoire à y trouver un intérêt, c'est venu progressivement. Je l'ai ensuite trouvée captivante. J'ai senti aussi ce côté un peu répétitif dans la trame, bien que ça ne m'ait pas trop dérangée, comme toi, j'étais impatiente de connaître la suite. :)

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  6. Je l'ai lu et en garde un souvenir un peu mitigé. Pas le meilleur de cet auteur , en tous cas, c'est peut-être pour ça qu'il m'avait un peu deçue . Mais ça reste une bonnne lecture de detente , pour l'été, voila! :o)

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  7. Je retrouve dans tes bémols beaucoup de similitudes avec ceux que j'avais eu à la lecture de "La Chute des géants". Du coup, je ne me laisserais probablement pas tenter !

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  8. Je n'ai lu que Paper Money de cet auteur, mais j'avais beaucoup aimé !

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  9. Un auteur que j'ai lu, je pouvais me laisser tenter (mais tu as quand même des bémols?)

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  10. Voilà qui doit changer des "Piliers de la terre".

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  11. je ne connaissais pas du tout le roman mais il semble vraiment intéressant, il va falloir que je me le note !

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  12. Bonjour Soie, j'avoue que c'est le seul roman de Ken Follett que j'ai lu et il ne m'a pas passionnée du tout. Bonne soirée.

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  13. C'est fou, j'avais adoré ce livre... certes ce n'était pas le livre du siècle mais j'avais trouvé que c'était un véritable page-turner et m'étais régalée... peut-être que je serais moins enthousiaste aujourd'hui. Il faut dire que j'avais souffert juste avant avec Stevenson que je n'aimais pas à l'époque.

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